Exposition à la Médiathèque de St Etienne-les-Orgues en juillet 2023
Katherine Théron, peintre du silence.
Peintre du silence, ce qui n’est plus forcément la qualité première de la peinture. Il y a celle qui crie, qui hurle, qui déchire le regard si ce n’est l’œil avant l’esprit ou l’intellect… pour être à la mode. La peinture de Katherine Théron respire le silence, la douceur, le détail invisible qui n’en reste pas moins celui qui nous attire.
« Tout est calme et volupté » tel l’écrivait Baudelaire. Intimité d’un paysage, d’une maison quelque part à l’orée d’un champ, d’un bois, d’un espace près de l’absence; cette heureuse absence loin de l’envahissement d’une Nature qui ne serait plus chez elle; enfin la transparence d’un pot de fleurs, d’un pétale multiplié animant un bouquet tel un éclat de rire.
Le regard du peintre (que l’on me pardonne de n’écrire point « peinteresse » selon les règles inclusives) est tendre; rien n’est inutile, il est chez lui; il reste chez nous dans ce petit carré d’air pur qu’est son village et ses alentours. Pas de couleur brutale; la nuance dans toute sa simplicité, celle que la Nature lui offre; pas question de la torturer.
Et si dans ces maisons essaimées habitait quelque personnage au féminin, au masculin, dont le fusain a tracé les rides, celles d’un sourire, d’une interrogation, de la vie? Regard bienveillant du peintre sur ce qui l’entoure, le meuble, anime son amour du vivant: d’un arbre à un visage. Une intériorité sans frontière que Katherine Théron nous offre comme un clin d’œil dont la malice n’est pas exclue. Après l’Espagne, la Suisse, l’Italie, un saut au Japon, cherchez-la du côté de Cruis (Alpes de Haute-Provence ex Basses-Alpes), elle vous ouvrira son atelier.
R. I. d’Argence
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